Prendre la parole en public, c’est déjà un exercice en soi, puisqu’il faut apprendre à gérer son stress et parler clairement. Prendre la parole en public et marquer les esprits, c’est encore un cran au-dessus. Mais pas de panique, il paraît que c’est le résultat d’un apprentissage et la maîtrise des techniques clés. Je partage dix tips dans cet article, j’espère qu’ils pourront vous aider.
« Je suis nulle à l’oral »
Depuis que j’ai commencé mon activité de Social Media Manager freelance, je suis souvent sollicitée pour intervenir lors de conférences autour de la communication digitale. Pour moi, grande timide et introvertie notoire qui se trouve particulièrement nulle à l’oral, c’est l’occasion de sortir totalement de ma zone de confort. Je vais être honnête : je regrette souvent d’avoir accepté l’invitation mais, une fois ma présentation finie, je suis ravie d’avoir réussi le challenge.
J’ai déjà eu l’occasion d’animer des formations réseaux sociaux lorsque j’occupais mon poste chez Tape à l’oeil, mais le nombre de participants s’élevait tout au plus à dix, quinze maximum. Au fil des mois, j’ai commencé à prendre du plaisir : j’ai pris mes marques, je maîtrisais mon sujet, je connaissais ma présentation sur le bout des doigts et, surtout, j’étais accompagnée par l’un.e de mes collègues.
Pour ma toute première conférence, seule face à une audience, j’ai totalement paniquée. Je me suis donc plongée dans la lecture de “Prendre la parole pour marquer les esprits” d’Adrien Rivierre, qui donne une soixantaine d’outils et bon nombre de conseils pour s’exprimer à l’oral et en public.
“Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément”. Nicolas Boileau
Je pars désormais du principe qu’une intervention bien préparée en amont est beaucoup plus simple à tenir devant une audience. Même si on est tétanisé à l’intérieur, qu’on bute sur des mots, ce n’est pas grave, du moment qu’on parvient à se faire comprendre et qu’on arrive au bout de l’exercice 🙂 Ce sera mieux la prochaine fois, et encore mieux celle d’après. C’est avec la pratique qu’on apprend ! En attendant, voici 10 étapes importantes pour préparer votre présentation, bien l’organiser et captiver votre audience.
Posez les bonnes questions
Avant d’attaquer le travail de préparation, n’hésitez pas à demander un maximum d’informations sur :
- L’audience : sa taille, sa composition, que souhaite-elle apprendre, quelle image veut-on laisser.
- Le format : votre temps de parole, possibilité d’avoir un support visuel, des notes.
- Le lieu : la configuration de l’espace, le matériel à votre disposition.
- L’intervention en elle-même : le message clé, son objectif (inspirer, séduire, convaincre ?), ce qu’il faut retenir et le degré de complexité en fonction de l’expertise de votre audience.
Fixez votre objectif principal
La forme de votre intervention dépend de votre objectif :
- Si vous venez avec l’idée de convaincre, elle sera bâtie selon une structure claire, avec des arguments et des illustrations.
- Si vous êtes là pour informer et apprendre quelque chose de nouveau à votre audience, le storytelling peut être une solution plus adaptée. Les exemples personnels et les chiffres récents peu connus du grand public peuvent vous aider à être plus percutant. Evitez les termes techniques du jargon si vous n’êtes pas face à des experts de votre métier.
Trouvez la bonne idée et organisez votre propos
Pour construire votre propos, le plus simple est de partir de votre audience et l’ajuster en fonction de ses attentes. Commencez par écrire les éléments que vous comptez utiliser lors de votre intervention et hiérarchisez-les de la façon qui vous semble la plus fluide. Vous obtenez ainsi votre fil conducteur, la colonne vertébrale de votre conférence. Pour permettre à vos interlocuteurs de vous suivre facilement, vous pouvez organiser votre discours en plusieurs grandes parties, que vous suivrez et indiquerez explicitement le Jour-J.
Faites des transitions
Les interventions les plus fluides sont souvent celles qui sont rythmées par des ponts entre les différentes grandes idées. Laissez un temps de silence avant et après votre transition, pour marquer le moment. Une transition se compose en trois parties ;
- elle reprend l’élément central de la partie que vous venez de finir
- elle indique le lien qui unit les deux parties, celle qui se termine et celle à venir
- elle donne l’idée principale de la partie à venir
Trouvez une accroche qui claque
30 secondes suffisent pour savoir si l’on va écouter une intervention ou non. Autant dire qu’il faut capter l’attention de son audience dès que vous commencez à ouvrir la bouche. Adrien Rivierre, dans son livre, propose différents éléments pour débuter son propos :
- Une citation pertinente
- Interpeller grâce à une question : soit une question rhétorique, soit une question à laquelle vous répondez, soit une question à main levée
- Une statistique ou un fait saisissant : un seul chiffre, pas plus, facile à se représenter et qui parle à l’audience
- Raconter une histoire
- Utiliser une image ou une vidéo
Et les erreurs à ne pas faire :
- Enchaîner les accroches
- Les accroches du type ”Bonjour, je me présente… On m’a demandé d’intervenir… Merci d’avoir faire appel à moi…”
- Toutes formes de remerciements ou de politesse #malpoli
Imaginez une introduction percutante
Après l’accroche, les choses sérieuses commencent. Une introduction doit être claire et percutante pour capter l’attention et attirer la sympathie. On utilise bien souvent la technique de la pyramide inversée, qui consiste à évoquer le plus important en premier. C’est aussi ici que vous pouvez annoncer votre plan et relier le propos à l’audience (pourquoi est-ce important pour eux).
Concluez de façon inspirante
Quand votre propos touche à sa fin, il faut conclure. Pas de “Voilà, j’ai fini, merci”. Faites un dernier rappel du message clef de votre intervention, partagez votre vision. Pour le mot de la fin, c’est la même technique que pour l’accroche. Servez-vous d’une statistique, d’une citation, d’une question, d’un appel à l’action, pour laisser une image inspirante ou surprenante.
Un excellent speech donné par Steve Jobs aux étudiants fraîchement diplômés et le fameux Stay Hungry, Stay Foolish.
Préparez votre support visuel
Si vous utilisez une présentation Power Point/Keynote/etc, préparez-le en gardant en tête qu’il ne doit pas vous volez la vedette. C’est un support visuel, on évite les grandes phrases et on oublie les longs paragraphes. Si votre audience commence à lire vos slides, elles ne vous écoutent plus. Photo, vidéo, statistiques, ne projetez que l’essentiel et synchronisez la diffusion avec le discours.
Rassurez-vous avec des notes
A moins de connaître son sujet sur le bout des doigts, c’est toujours rassurant d’avoir ses notes avec soi… Mais il faut les préparer en conséquence. Elles doivent être lisibles, imprimées avec une police de taille supérieur à 16 pixels. J’aime bien avoir un code couleur distinctif : mes exemples sont en vert, les citations sur fond jaune et les stats en gras souligné.
Pendant votre intervention, ne lisez pas vos notes tête baissée : le contact visuel sera perdu et votre voix sera moins audible. Si vous avez besoin de vos notes : regardez-les pour mémoriser une phrase, faites une pause en levant la tête et prononcez la phrase en regardant votre audience.
Et, enfin, gérez votre stress
Le grand moment est arrivé, vous êtes telle la cocotte-minute, sous pression et prête à craquer. Respirez profondément, en gonflant les poumons d’air, puis le ventre avant d’expirer par la bouche. Cette exercice de respiration aide à faire baisser le rythme cardiaque.
Si cela ne suffit pas, ma technique préférée consiste à faire des petits sauts sur place, pour relâcher la pression.
Good luck ! J’espère que ces quelques techniques vous aideront pour vos futures conférences, formations et prises de parole en public. Je vous conseille vraiment le livre “Prendre la parole pour marquer les esprits” qui vous donnera davantage d’outils, d’exemples et de conseils pour parler avec justesse, conviction, assurance et style 🙂